La plantation d’arbres et la création de forêts sont des sujets toujours plus actuels. Les arbres symbolisent l’espoir, la régénération et la transformation. Les plantes sont de plus en plus présentées comme une solution simple, relativement de bas coût et facile à appliquer pour enrayer le changement climatique. Mais la plantation d’arbres peut-elle vraiment nous sauver?
Nous savons que la plantation d’arbres a de nombreaux bienfaits, mais cela ne semble pas suffisant pour arrêter le changement climatique en cours. Les experts affirment que pour arrêter le réchauffement climatique on doit sauver et accroître les forêts. On devrait créer des forêts qui puissent devenir séculaires et des écosystèmes qui soient des trésors de biodiversité. Voyons pourquoi.
Est-ce que la plantation d’arbres peut sauver la planète?
Les arbres sont effectivement d’une grande aide pour éliminer les émissions de CO2 d’origine humaine. Grâce à la photosynthèse, les plants sont capables d’extraire le dioxide de carbone de l’air. Ensuite, elles l’utilisent pour faire pousser leurs feuilles, leurs branches et leurs racines. Le sol de la forêt lui-même peut stocker le carbone et créer ainsi un véritable réservoir de CO2.
Selon une étude scientifique, la Terre contient plus de 3 trillions d’arbres. Cela serait environ la moitié du nombre d’arbres qui existaient sur la planète avant le développement de la civilisation humaine.
Et alors que les forêts séculaires, comme celle amazonienne, continuent d’être dégradées par la déforestation, partout des initiatives viennent pour planter des milliers, des millions, voire des trillions d’arbres.
Au niveau international les gouvernements et les entreprises s’intéressent de plus en plus aux projets ambitieux de plantation. Ces projets ont le double objectif de compenser les émissions actuelles et d’absorber les gaz à effet de serre piégés dans l’atmosphère depuis des décennies ou plus.
Toutefois, la réalité est plus complexe qu’il n’y paraît. Selon les experts, se limiter à planter un grand nombre d’arbres ne nous sauvera pas du changement climatique. Il est important de savoir pourquoi.
Les faiblesses des programmes de plantation
Les programmes de plantation les plus populaires plantent des arbres, puis les coupent après 20-25 ans. Il s’agit d’initiatives telles que FSC et PEFC, qui permettent de monétiser deux fois la plante:
- en tant que compensation: lorsque l’arbre est planté, il est vendu en tant que arbre planté pour compenser les émissions de CO2 d’origine humaine;
- en tant que bois: après 20-25 ans l’arbre est coupé et vendu. De cette façon on monétise encore la plante.
Ces programmes de plantation ne sont pas suffisantes pour faire face à la grave crise climatique actuelle.
Quand un arbre est abattu, tout le CO2 qu’il a absorbé au cours de ses 20-25 ans de vie est libéré dans l’atmosphère. L’effort fait pour compenser les émissions de CO2 est donc perdu.
Combien de CO2 un arbre peut-il absorber?
Les arbres amélorient notre vie à plusieurs égards, et lorsqu’on pense à leurs bienfaits on pense immédiatement au mot « photosynthèse« . L’échange gazeux d’anhydride carbonique et d’oxygène qui a rendu notre atmosphère respirable et qui transforme le CO2 en bois comme per magie chaque jour.
Les poumons de la Terre, c’est-à-dire les vastes aires boisées des tropiques et des zones boréales, sont capables d’absorber à eux seuls 25 à 30% de nos émissions de CO2.
Toutefois, la quantité de carbone stockée dans les forêts varie en fonction de leur âge et de leur gestion. De plus, le carbone stocké dans les arbres et dans le sol retourne dans l’atmosphère lorsque les plantes sont abattues et meurent.
Un arbre de taille moyenne peut absorber 10 à 20 kg de CO2 chaque an. Toutefois, cele n’est vrai que lorsque l’arbre est adulte et vit dans de bonnes conditions.
C’est pourquoi, par exemple, les arbres dans les forêts italiennes, qui ne sont pas très vieux, n’absorbent que 2 kg de Co2 par an en moyenne. De plus, beaucoup d’entre eux meurent à cause d’une mauvaise entretien ou du stress climatique.
La plantation d’arbres n’est pas suffisante
Selon les scientifiques, la plantation de milliards d’arbres partout dans le monde est l’un des moyens les plus efficaces et les moins chers d’éliminer le CO2 de l’atmosphère et faire face à la crise climatique. Mais tout n’est pas aussi simple et évident qu’il n’y paraît….En fait, la plantation d’arbres dissimule des pièges:
- Selon une étude de l’Uiversité de Stanford, qui a analysé la plantation d’arbres et le boisement (ou la création de nouvelles forêts) au Chili, si la plantation d’arbres ne respecte pas certains critères, elle peut être plus nocive que bénéfique, en provoquant une perte de biodiversité et une augmentation de carbone. Dans le cas du Chili, par exemple, la surface des forêts avec une prévalence d’arbres fruitiers a augmenté entre 1974 et 2012, lorsque celle des forêts indigènes (l’un des plus importants réservoirs de carbone de la planète) a diminué.
- Une autre étude s’est concentré sur un programme de boisement du Défi de Bonne visant à restaurer 350 millions d’hectares de forêts dégradées. Il a montré que des monocultures, telles que des arbres fruitiers ou à caoutchouc, étaient plantées sur 80 % des terres. Cela a causé une perte de biodiversité et une diminution de la quantité de CO2 stockée par les arbres.
Comment cultiver des forêts saines
La première étape essentielle pour cultiver une forêt saine est le choix des bonnes espèces. Il est non seulement important de planter des arbres, mais aussi de choisir des espèces indigènes et de les planter en mélange afin de ne pas créer de monocultures. Cela permet de cultutiver une forêt saine qui soit capable de résister aux pressions climatiques et de capturer le CO2 au profit de l’environnement et de la société.
Pourquoi il est nécessaire de créer des forêts séculaires
La durée de vie d’un arbre européen se situe entre 300 et 500 ans. Sa capacité d’absorption et de stockage du CO2 varie considérablement dans le temps.
Dans l’infographie, on peu voir la capacité d’une plante à capturer le dioxide de carbone de l’atmosphère. Elle atteinte sa capacité maximale lorsqu’elle a plus de 50 ans. Par contre, la capacité de stockage du dioxide de carbone est maximale lorsque l’arbre a plus de deux cents ans.
Abattre un arbre lorsqu’il n’a que 20 ou 25 ans entraîne la perte de son potentiel maximal de capture et de stockage des gaz à effet de serre, en les éliminant de l’atmosphère.
Les forêts aux arbres centenaires et les forêts vièrges sont les plus importantes pour les écosystèmes. L’une d’entre elles est la forêt amazonienne, de plus en plus menacée.
Pour s’attaquer sérieusement à la crise climatique, il n’est pas suffisant de planter des arbres qui sont coupés peu après. On doit les laisser pousser, générer de nouvelles forêts et les transformer en forêts séculaires. Cela doit nécessairement avoir lieu au niveau local, où les arbres peuvent être surveillés et continuer à pousser.
Notre projet de création de forêts séculaires en Europe
Notre projet pour créer de forêts séculaires en Europe est parti en Italie, d’une forêt dans la province de Savone, en Ligurie. Une forêt à régénérer en cultivant de nouveaux arbres indigènes, pour renforcer la biodiversité et créer une forêt séculaire.
De petites plantes indigènes de pin, de frêne, de chêne et de châtaigniers poussent pour régénérer un bois détruit par l’homme. Nous visons à générer un espace vert riche en biodiversité, peuplé d’insectes, de papillons, d’abeilles et de différentes espèces d’animaux.
Le but du project est de créer une une forêt séculaire, sauvage et vièrge, qui puisse grandir et se régénérer librement, en suivant la loi de la nature comme seule loi.
De cette façon, on peut faire vivre et pousser au mieux les arbres qui l’habitent, en permettant une meilleure absorption de dioxyde de carbone, en recréant la biodiversité et en nous donnant un véritable espoir de faire face au changement climatique.
Voici comment contribuer au projet de la Forêt Séculaire
Image de couverture: forêt de Savone, photo via Ecobnb
